Parlant des assassinats de janvier 2015 à Paris, Tariq Ramadan et Dalil Boubakeur ont dit que Daech ne représentait pas l’islam. Et Tareq Oubrou a déclaré que le djihad devait être intérieur.
Pourtant, les trois hommes ont enseigné le contraire avant et après cette date.
Boubakeur passe ainsi son temps à vanter le cursus de l’Institut de théologie Al-Ghazali qu’il préside. Or dans cet institut, les futurs imams et aumôniers de prison de France, de Suisse, de Belgique ou du Canada, apprennent à interpréter les textes sacrés de l’islam à la façon de Daech.
Tariq Ramadan est plus inquiétant, car il ne donne son message que par morceaux, par rébus. Il faut connaître ses autres paroles et écrits, ainsi que les textes qu’il cite, pour savoir ce qu’il pense vraiment des versets coraniques prescrivant de tuer les mécréants, ce qu’il pense vraiment de la lapidation de l’adultère et du meurtre de l’apostat.
Tareq Oubrou est plus difficile à saisir, parce qu’il fait davantage d’efforts pour cacher sa pensée véritable. Il est obligé de faire oublier les appels qu’en tant que Frère Musulman, il a lancés durant des années aux musulmans de France, pour qu’ils travaillent au règne de l’État islamique en France et dans le monde.
Après avoir condamné les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher, il a d’ailleurs dit, à la mosquée, qu’il fallait faire le djihad physique contre les kouffars (mécréants). Et pour permettre à ses auditeurs de reconnaître ces kouffars, il les a renvoyés à un passage coranique qui désigne les chrétiens et les juifs !
En parlant tout le temps d’amour — et en ne signalant pas que cet amour ne concerne pas les chrétiens, ni les juifs, ni les athées, mais seulement les musulmans — Tareq Oubrou, Dalil Boubakeur et Tariq Ramadan trompent les chrétiens, les juifs et les athées de France, d’Angleterre et d’ailleurs, qui les autorisent à venir prêcher contre eux, chez eux, dans leurs instituts culturels, leurs mosquées et leurs universités, et sur les plateaux de leurs télévisions.
Le résultat était à prévoir : les Français sont haïs, en France, dans les milieux où ces trois sont le plus aimés et écoutés.
Et ce qui prouve la valeur de leurs discours parlant de la morale, de la dignité et des droits de la femme, et de leurs appels à la fraternité et à la tolérance, c’est que dans ces mêmes milieux, les femmes sont battues de plus en plus souvent, la délinquance est en augmentation, et le racisme anti-Blanc, anti-Français, anti-chrétien, anti-juif, est en augmentation.
La façon dont la guerre d’Algérie est évoquée pour faire haïr les Français, joue un grand rôle dans ce racisme. La chronologie des faits et le contexte historique ne sont pas respectés. On sert aux imams étudiant chez Boubakeur — tout comme aux auditeurs de Tariq Ramadan et de Tareq Oubrou — une salade d’anachronismes et de faits triés ou déformés et augmentés, qui les rendent méconnaissables et génèrent une frustration terrible que seule une revanche peut calmer. Et cette revanche, où la prendre, sinon sur le sol français aujourd’hui ?
Dans l’esprit des masses d’immigrés ou de convertis à l’islam conditionnés, manipulés, l’amour des Français non-musulmans est de plus en plus souvent perçu comme une trahison, leur haine comme un devoir, le vandalisme de leurs églises, synagogues et cimetières, comme un acte de piété et de défoulement.
Nous n’en admirons que davantage les nombreux musulmans qui ont le courage de résister aux pressions qui viennent de partout.
Car dans les livres, sur Internet, dans les couloirs des mosquées et parfois même dans les sermons du vendredi, des prédicateurs appellent les musulmans qui vivent en France à soumettre les mécréants. Dans un précédent livre (lien), j’ai publié des fac-similés tirés d’un best-seller édité à Paris et qui disent aux musulmans de France qu’ils doivent tuer le musulman apostat, tuer le musulman qui ne fait pas ses prières, faire le djihad contre les mécréants, et en cas de victoire, humilier ceux qui se soumettent, les astreindre à payer une jizya (amende) à perpétuité, leur interdire de construire des églises nouvelles ou de réparer les anciennes, les astreindre à marcher sur le côté gauche de la route, leur interdire de sonner les cloches et de montrer des croix ou des statues à l’extérieur des églises. Et qu’en cas de résistance, les djihadistes improvisés doivent tuer tous les hommes et les adolescents, vendre les femmes et les enfants en esclavage, les esclaves de sexe féminin étant aussi des esclaves sexuelles.
(Certaines traductions censurent pudiquement le passage de l’original arabe du best-seller en question, qui dit que violer est un acte de « compassion » de la part de leur maître qui satisfait ainsi l’appétit sexuel de l’esclave de sexe féminin. Mais que la femme ne s’avise pas d’éprouver la même « compassion » envers l’esclave de sexe masculin, car elle serait lapidée pour adultère !)
Favoriser Tariq Ramadan, Dalil Boubakeur et Tareq Oubrou au nom de leur modération en croyant, par eux, contrer la propagation de l’islam dur des salafistes, revient à prétendre éteindre du feu en y jetant du bois mort. Car leurs paroles sont des flèches. Elles font mal. Et dans les blessures qu’elles causent, vient ensuite s’engouffrer le discours des autres islamistes, ceux qui ne mentent pas.
Nous dévoilerons la réalité de l’enseignement politique et religieux de Tariq Ramadan, Tareq Oubrou et Dalil Boubakeur, à la lumière des textes qu’ils citent et de ceux qu’ils ne citent pas. Nous traduirons les textes d’époque qui racontent l’invasion arabe de l’Afrique du Nord, ou encore, les débuts de la guerre d’Algérie et la vérité de la façon dont les Français, les Turcs et les Arabes étaient perçus par les Algériens d’alors.
Ces trois hommes croient bien faire, et j’avoue que je n’ai pu m’empêcher, au détour d’une page ou d’un discours, d’admirer la fidélité de certains d’entre eux.
Mais leurs convictions ne sont pas les miennes. Contrairement à eux, je n’estime pas que la fin justifie le mensonge, la haine, le mépris d’un frère humain, son meurtre.
C’est pourquoi je me vois obligée de démasquer leur imposture avec des textes et des références.
À tout seigneur tout honneur : je commencerai par Hassan Al-Banna. Car il n’est pas seulement le grand-père de Tariq Ramadan, il est aussi son mentor et celui de Tareq Oubrou, de l’UOIF, d’Oussama Ben Laden, du calife Bagdadi, et de bien d’autres.
Connaître ses écrits et ses méthodes permettra de comprendre pourquoi son influence, tout au long du XXe siècle, a été comme un grand nuage noir et torride qui a semé le mépris et la haine, partout où il est passé.